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La poupée et le cochon Ce que l’hypnose révèle quand le cœur est prêt à entendre

Je ne sais jamais vraiment ce qui va émerger d’une séance. Je prépare l’espace, je crée un pont, je m’aligne… puis je me laisse guider. Et parfois, il se passe quelque chose de plus fort, de plus ancien, quelque chose qui ne vient ni de moi, ni de la personne en face, mais de ce que j’appelle « l’intelligence du symbole ».

Elle est venue me voir avec une tristesse enfouie. Une douleur ancienne, qui n’avait pas de cause visible. Une masse de silence lovée dans le ventre.

Très vite, une présence s’est imposée. Un guide. Il s’est présenté sous un nom étrange : Upsaïa. Elle ne parle pas de langues étrangères, elle ne connaît pas de mots ésotériques. Ce nom a surgi. Brut. Précis. J’ai compris que ça venait d’ailleurs.

Upsaïa nous a emmenées dans une autre vie. Une vie d’homme, rejeté, seul, jugé à tort, qui s’est donné la mort par noyade. Le symbole était lourd. L’eau comme cercueil. Le silence comme compagnon.

Et dans cette vie-ci, le souvenir d’un drame plus discret est remonté : elle enfant, seule à la ferme, oubliée. Avec pour seule amie sa poupée, qui fut dévorée par un cochon. Le féminin innocent, mangé par l’instinct bestial. Un symbole fort, effacé de sa mémoire. Jusqu’à ce que l’hypnose le rende.

Cette première séance a ouvert un chemin. Mais le corps, lui, a besoin de temps.

Trois semaines plus tard, je l’ai accompagnée pour retrouver son enfant intérieur. Cette fois, la fusion a été possible. La petite fille s’est laissée prendre dans les bras de l’adulte. Elle ne s’est pas enfuie. Elles ont fusionné dans un geste que je ne commande pas : la réparation du féminin blessé. Son corps a respiré. Son cœur a battu autrement.

Mais elle ne se souvenait de rien. C’est en réécoutant la séance qu’elle a pu ressentir. Elle m’a dit :

« Je n’avais aucun souvenir. Rien. Je crois que je n’étais pas prête à entendre. »

C’est alors que le rêve est venu.

Comme une prescription post-hypnotique, venue de son propre inconscient. Un rêve qui, symboliquement, disait :

Tu crois que c’est terminé ? Non. Tu dois aller plus loin.

Dans ce rêve, il y avait une fille inconnue, une pièce à deux portes, une plaque à installer au mur. Il y avait surtout un détail capital : la date du 3 décembre 1953 — celle du petit garçon mort quelques jours après sa naissance. Et MV est née exactement un an plus tard.

J’ai compris alors que la fusion avec la petite fille n’était qu’une moitié du chemin.

Il restait à rencontrer le frère perdu.

Le garçon jamais né, jamais pleuré, dont l’absence planait comme une dette invisible. Un frère qui avait laissé une empreinte énergétique sur MV. Elle avait été traitée comme le garçon manquant. Elle avait hérité d’un rôle inversé. Son yin refoulé. Son yang en excès. Une vie à ne pas être celle qu’elle aurait dû être.

Et ce rêve venait le dire. Par la date. Par la pièce aux deux portes. Par cette fille qui n’était pas elle, mais qui lui ressemblait. Une polarité encore non rencontrée.

Ce rêve nous a montré la suite du travail :

  • Aller à la rencontre du frère.

  • Reconnaitre l’enfant mort, que la mère n’a jamais pu pleurer.

  • Déposer ce deuil dans la conscience.

  • Libérer MV du rôle de remplacement.

Car il y a eu deux deuils non faits dans sa lignée :

  • Ce frère mort à la naissance.

  • Un autre frère, suicidé bien plus tard, dont on lui a caché la mort pendant sa grossesse.

Le rêve n’est pas là pour faire joli. Il agit comme un messager du processus thérapeutique. Il dit :

Ce n’est pas terminé. Le féminin a été retrouvé. Il est temps de guérir aussi le masculin.

Conclusion :

Ce que je retiens de tout cela, c’est que l’hypnose et le rêve ne sont pas deux mondes séparés. Ils se répondent. L’un ouvre une porte, l’autre montre la suivante. Ensemble, ils tissent le fil invisible de la réparation intérieure.

Et souvent, les symboles viennent avant la compréhension.

Upsaïa n’est pas un nom que j’ai cherché à comprendre. C’est une clé, dont le sens viendra peut-être plus tard. Mais sa vibration, elle, a déjà agi. Et c’est cela, la vraie alchimie de l’âme.

 
 
 

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